#festivaldulivre

15/05/2023

Guillaume Wallut

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Avril 2023, le Festival du livre de Paris s'est tenu dans l'enthousiasme général. L'événement reflète l'état d'esprit affiché de la profession qui se félicitait en début d'année, statistiques à l'appui, de résister tant bien que mal dans un secteur culturel malmené. Mais les chiffres cachent une situation plus complexe…

Nous avons tous lu ici ou  les bons chiffres du livre, du moins ceux de 2021, au lendemain de la pandémie. Les résultats annoncés en janvier 2023 montrent cependant un net ralentissement : –4%, ouf… En cause, l’incroyable augmentation du prix du papier (+85% !) et de celui de l’énergie (+300% !) en 2022. De fait, la fabrication d’un livre exige d’importantes ressources : du bois, de la pâte à papier et, surtout, beaucoup d’énergie pour faire tourner les usines à papier et les imprimeries, et pour transporter tout ça entre les intermédiaires jusque chez le consommateur… Bref, le livre, certes puissant symbole intellectuel et culturel en France, est en réalité un produit onéreux. Dépenser plus de 20,00 € pour un roman n’est pas donné à tout le monde, en particulier quand l’inflation atteint 25 % dans l’alimentaire. Il y a des choix à faire entre carburant, nouilles et livres… Si on ne se pose plus la question de savoir ce qui fait qu'un commerce est essentiel, on se dit bien que le livre n’est pas forcément une denrée essentielle. Les autorités avaient ouvert les vannes financières en 2020, ce n’est plus trop à l’ordre du jour en 2023

 

 

Pour autant, on apprend récemment que le nombre de librairies en France a augmenté en 2022 : 142 nouvelles ouvertures, contre 140 en 2021. Une excellente illustration de cette situation paradoxale de l’édition française tient au label « Grande cause nationale » attribué en 2021 et en 2022 par les pouvoirs publics à… la lecture ! La lecture : même combat, les années précédentes, que la lutte contre les violences faites aux femmes (2019, 2018 et 2010), le dérèglement climatique, le racisme et l’antisémitisme (2015), la maladie d’Alzheimer (2007) ou le SIDA (2005). Pourquoi défendre à ce point la lecture en France quand les acteurs du livre clament haut et fort que tout ne va pas si mal ? Comment interpréter de tels faits contradictoires ?

Comme le souligne ce dossier de L’Obs, l’édition en France est dans une situation difficile… depuis toujours ! Cela fait des décennies que les éditeurs pilonnent leurs stocks d’invendus cachés derrière les chiffres faramineux des best-sellers, que le tirage moyen baisse, que le nombre de titres imprimés augmente, que les pratiques de lecture évoluent à peine (91% des Français de 15 ans et plus ont lu au moins 1 livre imprimé au cours des 12 derniers mois, 89% en 2017, 89% en 2015)… Bilan ? Actes Sud, qui est dans le Top 10 des éditeurs français, vient d’annoncer le licenciement d’une trentaines de personnes sur 220 salariés…

 

L'obs, le secteur de l'édition : une page se tourne ?

 

Et Cent Mille Milliards dans tout ça ? Dans une profession qui ne remet pas en question son modèle économique (produire beaucoup afin de baisser le prix de revient et espérer vendre en quantité, pour finalement stocker, détruire, polluer, gaspiller), notre maison d'édition avance avec conviction, sereinement. Pas facile à mettre en œuvre dans cette époque pleine de contradictions, notre feuille de route est riche de perspectives enthousiasmantes qui ouvrent sur le monde de demain. Nous privilégions les solutions innovantes, à commencer par l’édition à la demande parce qu’elle est le meilleur moyen de :

  • proposer des titres audacieux, parfois refusés ailleurs parce qu’ils ne se vendraient pas assez,
  • trouver des publics enthousiastes qui ne vont pas nécessairement dans toutes les librairies,
  • répartir entre les acteurs de la chaîne du livre les revenus avec une meilleure équité,
  • protéger notre planète en exploitant moins de papier, utilisant moins de transports, produisant moins de CO2, consommant moins d’énergie, détruisant moins d’exemplaires, 
  • développer le goût, l’envie et le plaisir de la lecture grâce aux nouvelles technologies qui réduisent les coûts et rapprochent tous les acteurs du livre depuis l’écriture jusqu’à la lecture…

Et vous, dans tout ça ? Vous nous suivez, vous commandez nos livres, peut-être, vous nous faites confiance… vous nous confirmez qu'un autre modèle d'édition est possible, vous nous donnez envie de continuer à éditer des auteurs géniaux.

Cent mille milliards de mercis !

 

 

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Crédit photo : @unsplash

Avril 2023, le Festival du livre de Paris s'est tenu dans l'enthousiasme général. L'événement reflète l'état d'esprit affiché de la profession qui se félicitait en début d'année, statistiques à l'appui, de résister tant bien que mal dans un secteur culturel malmené. Mais les chiffres cachent une situation plus complexe…

Nous avons tous lu ici ou  les bons chiffres du livre, du moins ceux de 2021, au lendemain de la pandémie. Les résultats annoncés en janvier 2023 montrent cependant un net ralentissement : –4%, ouf… En cause, l’incroyable augmentation du prix du papier (+85% !) et de celui de l’énergie (+300% !) en 2022. De fait, la fabrication d’un livre exige d’importantes ressources : du bois, de la pâte à papier et, surtout, beaucoup d’énergie pour faire tourner les usines à papier et les imprimeries, et pour transporter tout ça entre les intermédiaires jusque chez le consommateur… Bref, le livre, certes puissant symbole intellectuel et culturel en France, est en réalité un produit onéreux. Dépenser plus de 20,00 € pour un roman n’est pas donné à tout le monde, en particulier quand l’inflation atteint 25 % dans l’alimentaire. Il y a des choix à faire entre carburant, nouilles et livres… Si on ne se pose plus la question de savoir ce qui fait qu'un commerce est essentiel, on se dit bien que le livre n’est pas forcément une denrée essentielle. Les autorités avaient ouvert les vannes financières en 2020, ce n’est plus trop à l’ordre du jour en 2023

 

 

Pour autant, on apprend récemment que le nombre de librairies en France a augmenté en 2022 : 142 nouvelles ouvertures, contre 140 en 2021. Une excellente illustration de cette situation paradoxale de l’édition française tient au label « Grande cause nationale » attribué en 2021 et en 2022 par les pouvoirs publics à… la lecture ! La lecture : même combat, les années précédentes, que la lutte contre les violences faites aux femmes (2019, 2018 et 2010), le dérèglement climatique, le racisme et l’antisémitisme (2015), la maladie d’Alzheimer (2007) ou le SIDA (2005). Pourquoi défendre à ce point la lecture en France quand les acteurs du livre clament haut et fort que tout ne va pas si mal ? Comment interpréter de tels faits contradictoires ?

Comme le souligne ce dossier de L’Obs, l’édition en France est dans une situation difficile… depuis toujours ! Cela fait des décennies que les éditeurs pilonnent leurs stocks d’invendus cachés derrière les chiffres faramineux des best-sellers, que le tirage moyen baisse, que le nombre de titres imprimés augmente, que les pratiques de lecture évoluent à peine (91% des Français de 15 ans et plus ont lu au moins 1 livre imprimé au cours des 12 derniers mois, 89% en 2017, 89% en 2015)… Bilan ? Actes Sud, qui est dans le Top 10 des éditeurs français, vient d’annoncer le licenciement d’une trentaines de personnes sur 220 salariés…

 

L'obs, le secteur de l'édition : une page se tourne ?

 

Et Cent Mille Milliards dans tout ça ? Dans une profession qui ne remet pas en question son modèle économique (produire beaucoup afin de baisser le prix de revient et espérer vendre en quantité, pour finalement stocker, détruire, polluer, gaspiller), notre maison d'édition avance avec conviction, sereinement. Pas facile à mettre en œuvre dans cette époque pleine de contradictions, notre feuille de route est riche de perspectives enthousiasmantes qui ouvrent sur le monde de demain. Nous privilégions les solutions innovantes, à commencer par l’édition à la demande parce qu’elle est le meilleur moyen de :

  • proposer des titres audacieux, parfois refusés ailleurs parce qu’ils ne se vendraient pas assez,
  • trouver des publics enthousiastes qui ne vont pas nécessairement dans toutes les librairies,
  • répartir entre les acteurs de la chaîne du livre les revenus avec une meilleure équité,
  • protéger notre planète en exploitant moins de papier, utilisant moins de transports, produisant moins de CO2, consommant moins d’énergie, détruisant moins d’exemplaires, 
  • développer le goût, l’envie et le plaisir de la lecture grâce aux nouvelles technologies qui réduisent les coûts et rapprochent tous les acteurs du livre depuis l’écriture jusqu’à la lecture…

Et vous, dans tout ça ? Vous nous suivez, vous commandez nos livres, peut-être, vous nous faites confiance… vous nous confirmez qu'un autre modèle d'édition est possible, vous nous donnez envie de continuer à éditer des auteurs géniaux.

Cent mille milliards de mercis !

 

 

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Crédit photo : @unsplash

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