#ciment

13/05/2023

Marianne Maury Kaufmann

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Une écriture fine, précise, sensible. Des personnages, fragiles, décalés, faibles ou roués, humains. Dans Ciment, son nouveau roman, Marianne Maury Kaufmann retrouve sa plume sobre et soyeuse pour nous embarquer sur les traces de Gilles, fils et petit-fils d'ingénieurs à la cimenterie d'Audaincourt dans le Nord de la France. Un destin tout tracé ! Sauf que... 

 

Quel est le point de départ de Ciment ?

Marianne Maury Kaufmann : Ce roman est né du choc qu’a provoqué en moi une petite phrase prononcée par un homme d’une soixante-dizaine d’années : « J’ai raté ma vie ». Je me suis demandé ce qui pouvait amener un être à faire un bilan aussi terrible. J’ai imaginé qu’une suite de revers pouvait peut-être faire le boulot. 

Heureusement, après le point de départ, il y a l’énergie vitale propre du texte, qui infléchit la trajectoire, et la tendresse, qui entre comme chez elle. 

 

Qui est Gilles, le personnage principal de Ciment ?

Marianne Maury Kaufmann : Gilles est un fils unique, un garçon qui veut à tout prix épater, qui s’épuise en stratagèmes, et auquel il faudra, comme à chacun d’entre nous, tout un bout de vie pour comprendre comment il doit la vivre s’il veut être en paix.

 

 

Ciment… l'histoire d'une famille ou l'histoire d'une époque, d'une région, d'un contexte social ?

Marianne Maury Kaufmann : D’une famille. 

Parfois en cours de travail, j’ai pu penser que le contexte et le lieu avaient de l’importance, au début du travail, surtout, mais finalement, ils ne font que teinter une histoire qui, se serait-elle présentée ailleurs, en un autre temps et sous des atours différents, n’en aurait pas moins dit la même chose.



Quelle part de toi as-tu mise dans Ciment ?

Marianne Maury Kaufmann : Il y a mes peines et mes rêves, mon amour de la vie. C’est curieux comme ces choses infusent. On a l’impression de raconter une fiction, mais on se raconte. À cela près que je ne suis pas le personnage principal. Je suis tour à tour lui, Gilles, mais aussi Virginie, Pompon, Michel, Mady, Jeannie...


 

Raconte-nous la couverture de Ciment

Marianne Maury Kaufmann : Cette couverture fait référence à une scène dans le roman où il est question de photos-souvenir punaisées à un mur de chambre. 

Mais elle est, pour moi, infiniment plus que cela. Le polaroïd vient de ma collection personnelle. C’est moi très jeune, mais bien sûr, quand on ne me connaît pas, on ne le sait pas. C’est plutôt Virginie, personnage qui ne porte, dans mon texte, rien de moi, mais presque tout de ma grand-mère maternelle. Nous ne faisons donc plus qu’une sur cette couverture, Virginie, ma grand-mère et moi : ça me ravit.

Enfin, last but not least, il m’était, pour des raisons également personnelles, très important de figurer sur la couverture de mon quatrième livre. Ça apaise quelque chose qui brûlait depuis toujours.

Ma chance insensée, dans cette histoire, ça a été d’avoir un éditeur prêt à tout.

 

Quelques personnes ont déjà eu la chance de lire Ciment.  As-tu eu des surprises de la part de ces lecteurs, ces lectrices ?

Marianne Maury Kaufmann : Les seuls lecteurs que j’ai eus jusqu’à présent ont lu mes précédents livres et m’ont dit que j’étais de livre en livre davantage « près de moi ». Ce qui n’est pas une question d’autofiction. Juste je colle plus à ma vérité, dans tous les choix. 

J’ai aussi cette sensation, disons, d’une licence de plus en plus grande. Heureuse surprise, pour moi. 

 

Où, quand, comment écris-tu ? As-tu un rituel d'écriture ?

Marianne Maury Kaufmann : J’écris n’importe où, pourvu que je puisse me caler dans un espace calme, chambre, recoin, isolé. Et pour ce qui est de la phase d’élaboration du texte, j’écris uniquement le matin et en tout premier au réveil, une fois le café versé et si possible pris en solitaire. 

Après deux ou trois heures, je sens qu’il faut s’arrêter, le mécanisme se grippe. 



Quand tu écris, est-ce que tu écris pour toi ou pour être publié ?

Marianne Maury Kaufmann : J’écris pour être lue. Ça passe par la publication, mais la publication a surtout l’immense avantage de clore un texte. Sinon j’y remettrais toujours le nez. 

Lorsque Guillaume Wallut m’a signé Ciment, j’ai immédiatement senti le texte d’après, qui trépignait depuis quelques temps, entrer en moi comme une rivière.

 

Quels auteurs, ou artistes, t'inspirent ?

Marianne Maury Kaufmann : Je suis inspirée par ceux qui sont libres. Ceux qui actent en dépit des dictats et de la mode, du bon ton et des répercussions. Je déteste le consensus frileux. J’aime le courage, quoi.



Quelle est ton actualité ? D'autres livres qui arrivent ?

Marianne Maury Kaufmann : L’actualité, c’est le bonheur que me procure Ciment et la rencontre, qui est la troisième après que nous nous sommes croisés il y a quinze et huit ans, avec Guillaume Wallut. Pourvu qu’on n’attende pas encore huit ans de plus pour se revoir ! Je lui concocte des nouvelles, afin de rester dans ses faveurs. Parce que je sais qu’il aime ça, parce que j’aime ça aussi, et parce que les nouvelles, en France, ce n’est pas consensuel.

 

 

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Une écriture fine, précise, sensible. Des personnages, fragiles, décalés, faibles ou roués, humains. Dans Ciment, son nouveau roman, Marianne Maury Kaufmann retrouve sa plume sobre et soyeuse pour nous embarquer sur les traces de Gilles, fils et petit-fils d'ingénieurs à la cimenterie d'Audaincourt dans le Nord de la France. Un destin tout tracé ! Sauf que... 

 

Quel est le point de départ de Ciment ?

Marianne Maury Kaufmann : Ce roman est né du choc qu’a provoqué en moi une petite phrase prononcée par un homme d’une soixante-dizaine d’années : « J’ai raté ma vie ». Je me suis demandé ce qui pouvait amener un être à faire un bilan aussi terrible. J’ai imaginé qu’une suite de revers pouvait peut-être faire le boulot. 

Heureusement, après le point de départ, il y a l’énergie vitale propre du texte, qui infléchit la trajectoire, et la tendresse, qui entre comme chez elle. 

 

Qui est Gilles, le personnage principal de Ciment ?

Marianne Maury Kaufmann : Gilles est un fils unique, un garçon qui veut à tout prix épater, qui s’épuise en stratagèmes, et auquel il faudra, comme à chacun d’entre nous, tout un bout de vie pour comprendre comment il doit la vivre s’il veut être en paix.

 

 

Ciment… l'histoire d'une famille ou l'histoire d'une époque, d'une région, d'un contexte social ?

Marianne Maury Kaufmann : D’une famille. 

Parfois en cours de travail, j’ai pu penser que le contexte et le lieu avaient de l’importance, au début du travail, surtout, mais finalement, ils ne font que teinter une histoire qui, se serait-elle présentée ailleurs, en un autre temps et sous des atours différents, n’en aurait pas moins dit la même chose.



Quelle part de toi as-tu mise dans Ciment ?

Marianne Maury Kaufmann : Il y a mes peines et mes rêves, mon amour de la vie. C’est curieux comme ces choses infusent. On a l’impression de raconter une fiction, mais on se raconte. À cela près que je ne suis pas le personnage principal. Je suis tour à tour lui, Gilles, mais aussi Virginie, Pompon, Michel, Mady, Jeannie...


 

Raconte-nous la couverture de Ciment

Marianne Maury Kaufmann : Cette couverture fait référence à une scène dans le roman où il est question de photos-souvenir punaisées à un mur de chambre. 

Mais elle est, pour moi, infiniment plus que cela. Le polaroïd vient de ma collection personnelle. C’est moi très jeune, mais bien sûr, quand on ne me connaît pas, on ne le sait pas. C’est plutôt Virginie, personnage qui ne porte, dans mon texte, rien de moi, mais presque tout de ma grand-mère maternelle. Nous ne faisons donc plus qu’une sur cette couverture, Virginie, ma grand-mère et moi : ça me ravit.

Enfin, last but not least, il m’était, pour des raisons également personnelles, très important de figurer sur la couverture de mon quatrième livre. Ça apaise quelque chose qui brûlait depuis toujours.

Ma chance insensée, dans cette histoire, ça a été d’avoir un éditeur prêt à tout.

 

Quelques personnes ont déjà eu la chance de lire Ciment.  As-tu eu des surprises de la part de ces lecteurs, ces lectrices ?

Marianne Maury Kaufmann : Les seuls lecteurs que j’ai eus jusqu’à présent ont lu mes précédents livres et m’ont dit que j’étais de livre en livre davantage « près de moi ». Ce qui n’est pas une question d’autofiction. Juste je colle plus à ma vérité, dans tous les choix. 

J’ai aussi cette sensation, disons, d’une licence de plus en plus grande. Heureuse surprise, pour moi. 

 

Où, quand, comment écris-tu ? As-tu un rituel d'écriture ?

Marianne Maury Kaufmann : J’écris n’importe où, pourvu que je puisse me caler dans un espace calme, chambre, recoin, isolé. Et pour ce qui est de la phase d’élaboration du texte, j’écris uniquement le matin et en tout premier au réveil, une fois le café versé et si possible pris en solitaire. 

Après deux ou trois heures, je sens qu’il faut s’arrêter, le mécanisme se grippe. 



Quand tu écris, est-ce que tu écris pour toi ou pour être publié ?

Marianne Maury Kaufmann : J’écris pour être lue. Ça passe par la publication, mais la publication a surtout l’immense avantage de clore un texte. Sinon j’y remettrais toujours le nez. 

Lorsque Guillaume Wallut m’a signé Ciment, j’ai immédiatement senti le texte d’après, qui trépignait depuis quelques temps, entrer en moi comme une rivière.

 

Quels auteurs, ou artistes, t'inspirent ?

Marianne Maury Kaufmann : Je suis inspirée par ceux qui sont libres. Ceux qui actent en dépit des dictats et de la mode, du bon ton et des répercussions. Je déteste le consensus frileux. J’aime le courage, quoi.



Quelle est ton actualité ? D'autres livres qui arrivent ?

Marianne Maury Kaufmann : L’actualité, c’est le bonheur que me procure Ciment et la rencontre, qui est la troisième après que nous nous sommes croisés il y a quinze et huit ans, avec Guillaume Wallut. Pourvu qu’on n’attende pas encore huit ans de plus pour se revoir ! Je lui concocte des nouvelles, afin de rester dans ses faveurs. Parce que je sais qu’il aime ça, parce que j’aime ça aussi, et parce que les nouvelles, en France, ce n’est pas consensuel.

 

 

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